En 1578, le Doyen de Notre-Dame de Tonnerre souhaite récupérer l’ensemble qui avait été construit à l’emplacement d’un ancien hôtel-dieu relevant de l’église et qui servait alors d’auditoire. La construction d’un auditoire royal est autorisée l’année suivante, en 1579 par le roi et la comtesse, Louise de Clermont ; mais après abandon du projet rue Jean Garnier, l’auditoire royal prend place en avril 1583 dans un ancien hôtel de la Renaissance. Il accueille également la Maison de ville et l’auditoire du bailliage, c’est-à-dire un lieu où se rend la justice civile.  C’est un bâtiment en forme de C séparé de la rue de l’Hôpital par une petite cour.

 

     L’Hôtel de Ville actuel, plus spacieux et mieux desservi, est achevé dans le courant du XIXe siècle : il est alors décidé de vendre le vieux  bâtiment,  lot par lot. L'aile sud est achetée par Louis Egendorfer (né en 1842) qui y ouvre sa confiserie en 1865 - dans le foisonnant contexte du Second Empire. Le confiseur y développe des spécialités aujourd'hui désuètes comme les sucre d’orge, le sucre de pomme de Rouen, les fruits & les marrons glacés. Enfin, cet artisan marque les mémoires en changeant les habitudes alimentaires des habitants qui peuvent déguster à longueur d'année glaces, spiritueux et sirop d'orgeat. 

Agé de 61 ans, il vend la confiserie au tout début du siècle dernier.

 

     Une nouvelle famille prend les rênes du 25 rue de l'Hôpital, Antoine Thévenin et son épouse conservent la confiserie et les recettes de bonbons mais y développent surtout une chocolaterie. Les tonnerrois qui ont connu la boutique se souviennent qu’on y trouvait plus de chocolat que de confiseries. Le travail des chocolatiers est reconnu et récompensé par une médaille d'or à Paris en 1910.

Parmi les spécialités de la maison :  “Au chevalier d’Éon” (une pâte d’amande relevée de liqueur), les “tonnerroises”, les truffes de Bourgogne au chocolat, ou encore les fameux "Palets d’Or" dont la légende raconte qu’Yvonne de Gaulle aimait à s’arrêter pour en acheter un coffret. Il développe une activité d’épicerie fine (conserves alimentaires, pâtisseries…)

60 ans après l’ouverture, Antoine Thévenin décède en 1964. Sa fille Jeanne continue à faire perdurer la boutique jusqu’à sa retraite en 1978, plus de 100 ans après la création de la boutique. En 1992, la confiserie Thévenin est inscrite aux Monuments Historiques. Après le départ de la dernière représentante de la dynastie Thévenin, la Maire de Tonnerre rachète la maison avec la volonté de créer un espace pour des manifestations culturelles. Municipalité, associations locales, commerçants... le lieu rassemble les bonnes volontés mais le bâtiment souffre de vétusté et d’importantes fuites d’eau ont provoqué l’altération d’une partie des collections et des appareils du laboratoire.

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     Depuis 2023, la société Tous Au Château relève le défi de réanimer les lieux et de prendre soin du bâti. En quelques chiffres : plus de 3,6 tonnes de gravats sont évacués & plus de 350 objets sont répertoriés, nettoyés et replacés pour restituer un décor authentique où chaque objet reprend sa place et retrouve son sens.  

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En visitant ce lieu ou en offrant l’un de ses produits, vous contribuez directement à sa sauvegarde !

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     Au nom de l'équipe Tous au Château, nous vous remercions chaleureusement de partager notre aventure, de faire découvrir ce patrimoine oublié, marqueur de l’histoire de la confiserie et des goûts de la société du XIXe-XXe siècle, et de faire redécouvrir le quotidien des artisans qui, un siècle durant, se sont succédés pour produire des gourmandises de qualité.